Maison centrale de Conakry : mouroir ou centre de détention ?

La maison centrale de Conakry sise dans la commune de Kaloum, plus précisément dans le quartier de Coronthie est l’une des prisons les plus réputée en termes de difficultés des conditions de détention.

Elle a été construite au départ avec une capacité de 300 détenus, mais hélas aujourd’hui cette prison compte plus de 1000 détenus. Cette surpopulation carcérale et autres violations des droits des détenus font de la maison centrale de Conakry  l’une des prisons les plus inhumaines de la sous région Afrique de l’Ouest.

Dans un entretien avec un ex-détenu de la maison centrale de Conakry, il ressort que les conditions de détention sont en violation de la quasi-totalité des droits de l’homme et du citoyen. Parmi les problèmes des détenus, citons entre autres : le manque d’hygiène publique (causant les épidémies comme fièvre Ebola ; diarrhée, tuberculose etc.), mauvaise ration alimentaire (un petit repas indigeste par jour et par détenu), surpopulation (plus de 50 détenus dans une petite cellule), maltraitance physique, retard du jugement allant parfois jusqu’à 15 ans et prolongement de la durée de détention pour non payement de l’amande, arnaque à tous les niveaux.

Au cours de notre enquête, un administrateur pénitentiaire à la maison centrale de Conakry qui a requis l’anonymat déclare : « De nombreux enfants de moins de 13 ans croupissent misérablement dans les cellules, sans le moindre regard sur leur état de mineurs». Cela en violation flagrante de la Convention sur les Droits de l’Enfant pourtant ratifiée par la Guinée.

Cette situation interpelle les organisations sociales et de défense des droits de l’homme, comme par exemple le Comité International de la Croix Rouge, Terre des Hommes, Sabou Guinée etc. qui soutiennent que les centres de détention devraient plutôt aider à construire les détenus et non les détruire, c’est-à-dire leur permettre de purger leur peine tout en les préparant à une vie future favorisant l’intégration sociale. C’est le lieu de comprendre le cri d’alarme de l’ex Ministre des Droits de l’Homme et des Libertés Publiques, Khalifa Gassama Diaby, lorsqu’il s’indignait dans les médias du niveau de retard de la Guinée en matière de Droits de l’Homme, même si cela est passé comme un coup d’épée dans l’eau.

Moussa A. CAMARA

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