Le Brexit ou l’échec d’une démocratie par le haut

Brexit : j’entends déjà les mots « ignorance », « repli sur soi »…  Mais quelle leçon retenir pour l’Europe et pour l’Afrique ?

Avec le Brexit, les Britanniques nous obligent à réfléchir à comment construire de « l’en-commun » sans que les peuples se sentent dépossédés de leur droit à disposer d’eux-mêmes.

La question se pose pour tous. Pour l’Europe, bien sûr, mais aussi pour l’Afrique.

À chaque fois, on crée des ensembles politiques ou économiques (UE, UA, Cemac, UEMOA…). Ce n’est jamais l’humain qui prime et qui est mis au centre. Est-il donc si étonnant que les peuples ne se sentent pas concernés ?

La leçon britannique est universelle et sonne l’échec d’une démocratie par le haut. « Directives européennes » : l’expression choisie par les technocrates et les politiques est révélatrice du fondement théorique et idéologique de cette union européenne. Est-il si étonnant qu’au final, les populations se soient senties dépossédées de la gestion de leur quotidien? Une directive est-elle compatible avec la pratique de l’auto-détermination ?

Comment faire oeuvre d’humanité ensemble ?

En votant pour le Brexit, les Britanniques nous donnent une leçon de démocratie et nous demandent de réfléchir à ce que cette dernière peut véritablement être, au-delà des contingences. En cela, nous sommes tous concernés.

Comment des peuples différents en raison de leur(s) langue(s), de leur histoire, de leur culture, peuvent-ils vivre ensemble ? Comment bâtir un monde-en-commun ? Et construire un avenir où chacun puisse trouver sa place, au-delà des assignations identitaires. Où chacun puisse définir ce qu’il veut être sans s’exclure de l’humanité et tout en acceptant l’autre en son sein ?

C’est là le défi le plus ancien et le plus difficile auquel nous sommes confrontés : comment faire oeuvre d’humanité ensemble ?

Séverine Kodjo-Grandvaux

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